Les illusions de l’ego spirituel
- Claude Sciortino Jamaël

- 23 sept.
- 2 min de lecture

De plus en plus de personnes se disent reliées au chamanisme. Certaines affirment même :
« J’ai été chamane dans une autre vie, tout est déjà en moi, je n’ai pas besoin de suivre le chemin de la médecine végétale… ».
Mais derrière ces paroles se cache souvent une fuite subtile : un refus d’entrer dans la profondeur du travail intérieur que demande toute guérison véritable.
Car le chamanisme n’est ni un souvenir flatteur, ni un titre hérité d’une existence passée. Il est une expérience vivante, ici et maintenant.
La médecine végétale ne nourrit pas nos croyances : elle nous dépouille. Elle ne renforce pas l’ego, elle le brûle et nous met à nu.
Elle nous oblige à rencontrer nos ombres, à traverser les mémoires de notre lignée, à plonger dans la profondeur de notre être. C’est là que commence la véritable introspection.
Depuis plusieurs décennies, un engouement spirituel a ouvert des voies psychocorporelles intéressantes, mais certains se sont empressés d’endosser un rôle de thérapeute ou de canal sans avoir patiemment mûri la profondeur intérieure nécessaire.
Des imitations de « canalisations » cosmiques ont fleuri, nourrissant des bavardages plus que de véritables révélations. Ces modes, souvent assimilées au chamanisme, ont parfois détourné les chercheurs sincères de la voie spirituelle authentique. Or il est essentiel de le rappeler : tout le monde ne peut pas être chamane.
De même que chacun a sa vocation — enseignant, artisan, ministre ou poète —, le chamanisme ne se décrète pas. Il n’est pas une image séduisante à revêtir, mais une vocation initiatique rare, exigeant discipline, solitude, dépouillement et fidélité au mystère.
Ce chemin n’est pas une voie facile : il demande persévérance et une disponibilité totale à l’inconnu. Il oblige à mourir à soi-même pour renaître plus vrai, afin de pouvoir guider avec authenticité.
Le véritable chamanisme est une discipline de l’esprit et du cœur, une offrande humble à la nature et au mystère du sacré. Une flamme purificatrice, qui nous appelle à l’humilité et que nous sommes invités à incarner — au service de la collectivité et de la guérison du monde.




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